
En cas de difficultés liées à la crise du Covid-19, une société de personnes peut demander un délai supplémentaire pour déposer son option pour l’impôt sur les sociétés.
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Action Logement, l’organisme qui gère le contrat de cautionnement Visale, assure mettre en place des mesures de souplesse pour gérer les dossiers des bailleurs et des locataires.
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Les jours fériés doivent-ils donner lieu à l’indemnité de chômage partiel ?
Les jours fériés doivent-ils donner lieu à l’indemnité de chômage partiel ?
Les employeurs ayant droit à l’exonération de cotisations sociales liées aux zones franches urbaines doivent transmettre leur déclaration des mouvements de main-d’œuvre de l’année dernière d’ici le 30 avril 2020.
Les employeurs ayant droit à l’exonération de cotisations sociales liées aux zones franches urbaines doivent transmettre leur déclaration des mouvements de main-d’œuvre de l’année dernière d’ici le 30 avril 2020.
J’ai entendu dire qu’en raison de l’épidémie de Covid-19, les employeurs qui recourent au chômage partiel se verront rembourser, par l’État, l’intégralité des indemnités qu’ils ont versées à leurs salariés. Est-ce réellement le cas ?
Les salariĂ©s bĂ©nĂ©ficiant de conditions dĂ©rogatoires d’indemnisation des arrĂŞts de travail devraient basculer dans le rĂ©gime d’activitĂ© partielle Ă partir du 1er mai 2020.
Actuellement, pour les arrêts de travail pour garde d’enfants ou pour les arrêts de travail délivrés aux personnes vulnérables présentant un risque accru de développer des formes graves du Covid-19, les salariés bénéficient de conditions dérogatoires d’indemnisation. Ils ont droit :
– aux indemnitĂ©s journalières de sĂ©curitĂ© sociale sans que leur soit appliquĂ© le dĂ©lai de carence de 3 jours mĂŞme s’ils ne remplissent pas les conditions d’ouverture des droits Ă ces prestations ;
– aux indemnitĂ©s journalières complĂ©mentaires lĂ©gales de l’employeur également dès le 1er jour d’arrĂŞt de travail mĂŞme s’ils ne remplissent pas la condition d’anciennetĂ© lĂ©gale d’un an notamment.
Selon un communiqué de presse des ministres chargés de la santé et du travail, en date du 17 avril 2020, les intéressés bénéficieraient de ces règles dérogatoires jusqu’au 30 avril. À partir du 1er mai 2020, ils devraient être placés en activité partielle. Cette indemnité sera versée au salarié à l’échéance normale de paie par l’entreprise, qui se ferait intégralement rembourser par l’Etat dans les mêmes conditions que le reste de l’activité partielle.
Cette mesure a fait l’objet d’un amendement dans le cadre du projet de loi de finances rectificative (n° 2820) en cours d’examen par le Parlement. Elle s’appliquera sous rĂ©serve d’adoption par celui-ci.
À noter : Selon le communiqué de presse, cette mesure permettrait d’éviter une réduction de l’indemnisation des personnes concernées : sans cette mesure, le niveau d’indemnisation des salariés diminuerait pour atteindre 66% du salaire après 30 jours d’arrêt pour les salariés justifiant d’une ancienneté inférieure à 5 ans, par exemple. Alors que le régime de chômage partiel en cette période de crise sanitaire leur assurerait une indemnité à hauteur de 70% du salaire brut, soit environ 84% du salaire net. Ces montants seraient portés à 100 % du salaire pour les salariés rémunérés au niveau du Smic.
Il est précisé que les travailleurs indépendants en arrêt de travail pour les même motifs pourront continuer à être indemnisés dans les mêmes conditions qu’aujourd’hui, et ce jusqu’à la fin de l’état d’urgence sanitaire.
© Editions Francis Lefebvre – 2020
Prendre toutes les mesures de nature Ă garantir la santĂ© et la sĂ©curitĂ© de ses salariĂ©s c’est aussi pour le chef d’entreprise se prĂ©munir contre la mise en jeu de sa responsabilitĂ©.
Le prĂ©sident de la RĂ©publique l’a annoncĂ© le lundi de Pâques, la sortie du confinement devrait se faire progressivement Ă partir du 11 mai 2020. A compter de cette date, la reprise de certaines activitĂ©s jusqu’Ă prĂ©sent Ă l’arrĂŞt pourrait ĂŞtre envisagĂ©e et le retour sur le lieu de travail de milliers de salariĂ©s placĂ©s en tĂ©lĂ©travail depuis le 15 mars 2020 pourrait s’amorcer. Cette sortie de crise, qui va s’inscrire dans un long processus, doit d’ores et dĂ©jĂ ĂŞtre anticipĂ©e par les entreprises qui doivent dès maintenant repenser leurs organisations afin de respecter l’ensemble des prĂ©conisations du Gouvernement en matière de prĂ©vention des risques de contamination par le Covid-19 et de protĂ©ger ainsi leurs salariĂ©s.
Dans un tel contexte, il est indispensable non seulement que soient prises toutes les mesures propres Ă protĂ©ger la santĂ© et la sĂ©curitĂ© des salariĂ©s, mais aussi, dans le souci d’assurer au mieux la protection de l’entreprise contre tout risque d’engagement de sa responsabilitĂ©Â pour manquement Ă son obligation de sĂ©curitĂ©, que ces procĂ©dures et ces mesures soient correctement Ă©valuĂ©es et formalisĂ©es.
La dĂ©cision rĂ©cente qui a condamnĂ© la sociĂ©tĂ© Amazon Ă procĂ©der, en y associant les reprĂ©sentants du personnel, Ă l’évaluation des risques professionnels inhĂ©rents Ă l’épidĂ©mie de Covid-19 sur l’ensemble de ses entrepĂ´ts ainsi qu’Ă la mise en Ĺ“uvre des mesures de prĂ©vention en dĂ©coulant et, dans cette attente, lui a ordonnĂ© de restreindre son activitĂ© aux seuls produits alimentaires, d’hygiène et mĂ©dicaux, sous astreinte d’un million d’euros par jour de retard, donne une illustration de cette nĂ©cessitĂ© (Ord. TJ Nanterre, 14 avril 2020, n° 20/00503).
A cet Ă©gard, deux outils essentiels doivent ĂŞtre principalement mobilisĂ©s : le document unique d’Ă©valuation des risques (DUER) et le règlement intĂ©rieur.
Le DUER
Comme elle l’avait dĂ©jĂ fait Ă propos de l’Ă©pidĂ©mie de grippe H1N1 (circulaire DGT n° 9/16 du 3 juillet 2009 complĂ©tant la circulaire n° 2007/18 du 18 dĂ©cembre 2007), la Direction gĂ©nĂ©rale du travail (DGT) prĂ©conise, depuis le dĂ©but de la crise sanitaire en cours, la mise Ă jour par l’employeur du document unique d’Ă©valuation des risques (QR entreprises et salariĂ©s 28 fĂ©vrier 2020). La DGT prĂ©cise en effet que « l’évaluation des risques dans l’entreprise doit ĂŞtre renouvelĂ©e en raison de l’épidĂ©mie, pour rĂ©duire au maximum les risques de contagion sur le lieu de travail ou Ă l’occasion du travail » et que « cette nouvelle Ă©valuation doit ĂŞtre retranscrite dans le document unique d’évaluation des risques lequel doit ĂŞtre actualisĂ© pour tenir compte des changements de circonstances ». Elle prĂ©cise enfin que l’actualisation du DUER « est conduite selon une procĂ©dure faisant intervenir les instances reprĂ©sentatives du personnel (CSE) ainsi que le service de santĂ© au travail ».
Si le DUER a plus pour finalitĂ© d’identifier, de rĂ©pertorier et d’évaluer les risques professionnels liĂ©s Ă l’activitĂ© de l’entreprise que de consigner les risques sanitaires, il ne fait guère de doute que la crise sanitaire majeure que traverse le pays, par les Ă©normes bouleversements qu’elle entraĂ®ne dans l’organisation de l’entreprise, justifie la mise Ă jour du DUER.
Cette mise Ă jour impose dans un premier temps de procĂ©der Ă une nouvelle Ă©valuation des risques. A cet Ă©gard, si le Code du travail n’impose pas l’association des instances reprĂ©sentatives du personnel Ă cette Ă©valuation, celle-ci est clairement requise par une circulaire de 2002 (circulaire DRT n° 2002/6 du 18 avril 2002). C’est d’ailleurs l’un des principaux griefs retenus par le juge Ă l’encontre de la sociĂ©tĂ© Amazon Ă laquelle l’ordonnance de rĂ©fĂ©rĂ© du 14 avril 2020 ordonne de procĂ©der, en y associant les reprĂ©sentants du personnel, à l’Ă©valuation des risques professionnels inhĂ©rents Ă l’Ă©pidĂ©mie de Covid-19 dans l’ensemble de ses entrepĂ´ts. En tout Ă©tat de cause, la consultation du comitĂ© social et Ă©conomique (CSE) devra intervenir prĂ©alablement Ă toute modification importante de l’organisation du travail.
La mĂ©thodologie retenue pour procĂ©der Ă l’actualisation du DUER doit tout d’abord conduire Ă Â identifier les situations de travail dans lesquelles les conditions de transmission du Covid-19 sont rĂ©unies et Ă Ă©valuer pour chacune l’importance du risque (contact Ă©troit ou non, contact bref ou prolongĂ©).
Une fois ces situations identifiĂ©es, l’employeur devra prendre les mesures de protection qui s’imposent pour prĂ©venir ce risque de transmission, en fonction de l’importance de celui-ci. Ces mesures doivent porter Ă la fois sur la gestion de l’espace et la gestion du temps afin de rĂ©duire au maximum les interactions sociales directes et indirectes :
– gestion de l’espace individuel (une ou deux personnes par bureau), des open-spaces (poursuite du recours au tĂ©lĂ©travail, amĂ©nagement des bureaux, mises en place de barrières de protection), des espaces communs tels que les halls d’entrĂ©e, les lieux de pause, le restaurant d’entreprise, les vestiaires, les ascenseurs, les escaliers ; des espaces collectifs en limitant le nombre de personnes susceptibles de se rĂ©unir, en mettant en place des marqueurs afin de respecter les règles de distanciation sociale, en mettant Ă disposition des masques et des solutions hydroalcooliques, en procĂ©dant au nettoyage et Ă la dĂ©sinfection rĂ©gulière des locaux et postes de travail, etc. Notons, par exemple, s’agissant du risque de contamination Ă l’entrĂ©e de l’entreprise, que le tribunal judiciaire de Nanterre, dans son ordonnance de rĂ©fĂ©rĂ© du 14 avril 2020, a estimĂ© que le risque gĂ©nĂ©rĂ© par l’obligation pour les salariĂ©s d’emprunter un portique tournant pour pĂ©nĂ©trer dans les entrepĂ´ts, avait Ă©tĂ© insuffisamment Ă©valuĂ© par la sociĂ©tĂ© Amazon alors mĂŞme que l’entreprise avait imposĂ© le respect de distance entre chacun et l’utilisation possible de gel hydroalcoolique fourni individuellement Ă l’entrĂ©e Ă chaque salariĂ©Â ;
– gestion du temps : adaptation des horaires de travail ; mise en place d’Ă©quipes alternantes ou successives ; recours aux interventions ponctuelles dans les locaux dans les cas strictement nĂ©cessaires (par exemple, une intervention du service informatique sur le poste).
En outre, l’employeur devra mettre en Ĺ“uvre des mesures d’information et de formation du personnel adaptĂ©es au regard des risques de contamination liĂ©s Ă la nature de l’activitĂ© de l’entreprise : rappel des gestes barrière et de distanciation, formation sur l’emploi des Ă©quipements de protection, etc. (fiche mĂ©tiers disponibles sur le site du ministère du travail).
Enfin, des mesures spĂ©cifiques et renforcĂ©es de nettoyage et de dĂ©sinfection des locaux et postes de travail, ainsi que des Ă©quipements de travail (notamment s’ils sont utilisĂ©s par plusieurs salariĂ©s) devront ĂŞtre mises en Ĺ“uvre, selon des procĂ©dures adaptĂ©es.
Cette mise Ă jour du DUER pourrait ĂŞtre rĂ©sumĂ©e dans un tableau en deux colonnes faisant apparaĂ®tre, distinctement pour chaque unitĂ© de travail, d’un cĂ´tĂ©, les circonstances ou situations de travail dans lesquelles les salariĂ©s peuvent ĂŞtre exposĂ©s au virus et, de l’autre, les mesures retenues par l’entreprise pour Ă©viter ou limiter au plus bas le risque, en termes d’Ă©quipements, d’organisation du travail, d’information et de sensibilisation des salariĂ©s, etc.
Elle permettra de formaliser les mesures mises en Ĺ“uvre et le respect par l’entreprise de l’ensemble des prĂ©conisations du Gouvernement diffusĂ©es depuis le dĂ©but de la crise. En cas de mise en cause de sa responsabilitĂ©, il constituera un Ă©lĂ©ment indispensable Ă la dĂ©fense de l’employeur.
Le règlement intérieur
Le contenu du règlement intĂ©rieur est limitativement Ă©numĂ©rĂ© par la loi. Il doit ainsi contenir les mesures d’application de la rĂ©glementation en matière de santĂ© et de sĂ©curitĂ© dans l’entreprise ou l’Ă©tablissement, notamment les instructions permettant Ă chaque travailleur de prendre soin, en fonction de sa formation et selon ses possibilitĂ©s, de sa santĂ© et de sa sĂ©curitĂ© ainsi que celles des autres personnes concernĂ©es par ses actes et ses omissions au travail.
A ce titre, compte tenu de l’impact de l’Ă©pidĂ©mie sur les règles applicables en matière d’hygiène et de santĂ©, les mesures prises pour lutter contre la propagation du virus rentrent bien dans les prĂ©visions du règlement intĂ©rieur. C’est d’ailleurs la position qui avait Ă©tĂ© retenue par l’Administration lors de l’épidĂ©mie de grippe H1N1 (circulaire DGT n° 2009/16 du 3 juillet 2009, complĂ©tant la circulaire DGT n° 2007/18 du 18 dĂ©cembre 2007 relative Ă la continuitĂ© des activitĂ©s des entreprises et aux conditions de travail et d’emploi des salariĂ©s du secteur privĂ© en cas de pandĂ©mie grippale). Le questions/rĂ©ponses entreprises et salariĂ©s du ministère du Travail le rappelle Ă©galement Ă propos de la facultĂ© pour les employeurs d’imposer un contrĂ´le de tempĂ©rature Ă l’entrĂ©e de l’entreprise.
L’employeur pourrait ainsi fixer dans une note de service, en s’appuyant sur les mesures de prĂ©vention retenues par le document unique d’évaluation des risques, les obligations en matière d’hygiène et de sĂ©curitĂ© qui doivent ĂŞtre respectĂ©es par les salariĂ©s en tout lieu de l’entreprise, qu’il s’agisse des gestes barrière et plus gĂ©nĂ©ralement des règles de distanciation sociale, des mesures d’hygiène, telles que le lavage des mains, de la limitation, voire de l’interdiction des rĂ©unions en prĂ©sentiel ou de la limitation du nombre de leurs participants ou enfin, de l’instauration de la prise de tempĂ©rature systĂ©matique des salariĂ©s Ă l’entrĂ©e de l’entreprise.
Bien qu’instituant des obligations temporaires dans le but de faire face Ă la pandĂ©mie de Covid-19 en cours, il semble que cette note de service doive relever de la procĂ©dure applicable au règlement intĂ©rieur impliquant, d’une part, la consultation prĂ©alable du CSE et, d’autre part, la transmission du document Ă l’inspecteur du travail et l’accomplissement des formalitĂ©s de dĂ©pĂ´t et de publicitĂ©.
Toutefois, par dĂ©rogation aux dispositions imposant une entrĂ©e en vigueur des mesures prescrites, un mois minimum après l’accomplissement de ces formalitĂ©s, les obligations ainsi arrĂŞtĂ©es pourraient, compte tenu de l’urgence, recevoir une application immĂ©diate Ă la condition que ses prescriptions soient immĂ©diatement et simultanĂ©ment communiquĂ©es au secrĂ©taire du CSE ainsi qu’Ă l’inspection du travail. La consultation du CSE devra alors intervenir le plus rapidement possible.
L’intĂ©rĂŞt d’intĂ©grer les obligations imposĂ©es au salariĂ© dans une note de service suivant le rĂ©gime juridique du règlement intĂ©rieur est triple :
– il permet d’y associer les membres de la dĂ©lĂ©gation au CSE puisqu’ils sont consultĂ©s sur le contenu de la note de service ;
– il permet de prĂ©voir expressĂ©ment que tout manquement aux prescriptions instituĂ©es par la note de service est passible d’une sanction disciplinaire ;
– il permet de formaliser les mesures prises par l’employeur et les obligations qui en dĂ©coulent pour le salariĂ©, et ainsi de renforcer la protection de l’entreprise contre le risque de mise en cause de sa responsabilitĂ© pour manquement Ă son obligation de sĂ©curitĂ©. En effet, c’est en partie ce dĂ©faut de formalisation qui a conduit le juge Ă retenir, dans l’affaire Amazon, que l’entreprise n’Ă©tait pas en mesure de justifier des mesures et protocoles mis en place.
Les mesures arrĂŞtĂ©es doivent ĂŞtre portĂ©es Ă la connaissance des salariĂ©s et diffusĂ©es largement dans l’entreprise pour leur ĂŞtre opposables.
© Editions Francis Lefebvre – 2020
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