L’Autorité européenne des assurances et des pensions professionnelles (EIOPA) a récemment publié les résultats du « stress test » réalisé auprès des principales compagnies d’assurances européennes. Ce test de résistance, effectué en collaboration avec les autorités nationales de supervision, a permis de mesurer leur solidité (et notamment leur capacité à assumer leurs obligations auprès de leurs clients en cas de crise financière) en appliquant différents scénarios basés en autres sur une chute des marchés actions, sur un élargissement des écarts de taux des obligations souveraines et des obligations d’émetteurs non financiers.
Globalement, l’exercice révèle que les assureurs européens sont suffisamment capitalisés pour être en conformité avec une nouvelle réglementation européenne qui entrera en vigueur le 1er janvier 2016 (réglementation Solvabilité II).
Seule ombre au tableau, 14 % des compagnies, représentant 3 % du total des actifs, n’ont pas atteint le seuil des 100 % de capital de solvabilité requis (SCR) dans le cadre d’un scénario de base. À l’inverse, 25 % d’entre elles sont en mesure d’afficher un SCR supérieur à 200 %.
Précision : le SCR (pour Solvency Capital Requirement) représente le capital nécessaire pour absorber le choc provoqué par un risque majeur.
Un autre test a ensuite été effectué dans des conditions plus drastiques, associant une chute des actions de 41 % et un accroissement des écarts de taux des obligations souveraines (obligations d’État). Dans cette configuration de « double choc », il apparaît que le secteur semble plus vulnérable. L’ensemble des compagnies d’assurance testées accusant des pertes cumulées de 39 % de fonds propres. Et si l’on s’en tient au niveau français, ce scénario fixe le niveau des pertes à 41 %. Cependant, il est à noter que 56 % des établissements européens ont suffisamment de capital pour couvrir leur SCR.
Même si les chiffres sont relativement rassurants, il convient de dire que ce test n’a pas été suivi par l’ensemble des assureurs européens. Selon l’EIOPA, seuls 55 % à 60 % d’entre eux ont répondu présent.